Flore Audebeau et Michel Gendarme – photo Richard Mailfert
la grue origami du décor a été réalisée par Isabelle Jura – L’Atelier
Vendredi 8 novembre, le public thibérien a donc pu découvrir au Théâtre de Poche la pièce Origami Blues de Michel Gendarme. Une performance oscillant tour à tour entre un récit d’une grande tension, cachant autant que possible une grande indignation, et des images poétiques d’une grande sensibilité.
Dans le contexte d’un Japon d’après-guerre sous le contrôle du vainqueur, où croisant le projet étrange (the Hiroshima Maidens) de réhabilitation aux Etats-Unis d’exactement 24 jeunes filles – sur des dizaines de milliers, et la sacralisation de la légende des Mille Grues telle qu’incarnée au Parc de la Paix par la statue de Sadako Sasaki – qui a vraiment existé et dont l’auteur reprend le prénom, le dialogue évoque par une vie particulière brève et fictive mais si banale, le calvaire des jeunes filles victimes des brûlures de l’explosion d’Hiroshima et des leucémies foudroyantes qui sont venues plus tard, les maladies de la bombe.>La voix claire et chaleureuse de Flore Audebeau comédienne et metteur en scène et les intonations subtiles de Michel Gendarme ont donné vie à cette pièce, qui devrait être produite à Bordeaux en 2021 par la compagnie l’Art-Hache-Scène .
Plus qu’une lecture et presque une création, quasi achevée du moins dans sa dimension sonore et radiophonique, aux intermèdes musicaux près – si tant est qu’ils soient nécessaires, à dire vrai, pendant le bord-de-scène, seule Flore la metteur en scène y pensait.